L’augmentation prévisible de la production de boues de stations d’épuration pose de façon nouvelle la question de leur gestion. L’épandage agricole de ces boues est encadré par une réglementation précise et limité par les conditions techniques de sa faisabilité agronomique. A partir de ces contraintes nous avons établi un indice visant à évaluer la faisabilité de cet épandage à l’échelle cantonale. Les informations relatives aux sols ont été tirées de la Base de Donnée nationale d’Analyses de Terre. Chaque indice étant relié à un canton il a été possible de donner une représentation cartographique nationale de l’information obtenue. Il apparaît que la restriction principale est induite par la réglementation qui interdit l’épandage lorsque le pH du sol est inférieur à 6. Dans le cas des boues chaulées ce seuil est abaissé à 5 : le pH n’est alors plus un obstacle et les zone potentiellement favorables sont nettement augmentées. L’épandage des boues est alors directement concurrencé par celui des effluents d’élevage dans les régions où ils sont abondants. L’épandage agricole des boues de STEP est également compliqué par le fait que ces boues sont produites à proximité des zones urbaines et que leur transport vers des territoires plus agricoles est économiquement peu intéressant. Au bilan il ressort que si le chaulage est une solution nécessaire à l’établissement d’une filière solide pour la valorisation agricole des boues de STEP il reste indispensable de mettre en place des filières alternatives complémentaires et d’envisager la gestion des déchets organiques de façon globale à l’échelle des territoires. Cet indice doit toutefois être interprété relativement à son échelle et ne dispense pas d’une expertise à la parcelle préalable à l’épandage.
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