Des problèmes de dégradation des sols se sont posés avec acuité ces dernières années à la Société Sucrière du Cameroun (SOSUCAM) à Mb, jock (Sud Cameroun) où près de 20 000 ha de terres sont exploités en culture pluviale de canne à sucre. Du diagnostic du risque érosif mené dans l’exploitation il ressort que l’itinéraire technique cultural et les pistes sont des facteurs qui aggravent les effets nocifs des eaux de pluies sur les sols et sur les cultures. L’approche de gestion de ce risque intègre l’utilisation des résidus de plantation de canne dans la maîtrise du ruissellement et de l’érosion sur les versants par le paillage des pistes de limite des parcelles (pistes de carreaux) orientées dans le sens des écoulements des eaux. Les résidus de culture générés au niveau des différentes séquences de la culture (récolte des semences plantation récolte de production après brûlage) sont d’une part caractérisés et quantifiés en procédant par l’échantillonnage le triage le séchage et la pesée à poids constant d’autre part on apprécie la distribution spatiale des résidus et la dynamique superficielle du sol par le suivi des états de surface du sol sur les pistes et les cultures. Les résultats montrent que les résidus de culture de canne à sucre sont constitués de paille de bouts blancs de morceaux et de tiges entières de canne. La fréquence de distribution des différents types de résidus varie en fonction de la séquence de culture et du temps. Les parcelles semencières laissent à la récolte en moyenne 15 t ha-1 de matière sèche les parcelles récoltées après brûlage en laissent environ 8 t ha-1 les parcelles de plantation 6 t ha-1. Sur les pistes récemment paillées on en a observé 3, 5 t ha-1 contre 1 t ha-1 sur celle paillée depuis un an. Dans les chantiers de plantation la masse de résidus aux lieux de livraison des semences par unité d’exploitation (carreau) semble suffisante pour pailler les pistes à une charge de plus de 10 t ha-1. L’efficacité de ce paillage dépend de la richesse des résidus en bouts blancs et en tiges de canne entières ou en morceaux et de la régularité du profil transversal de la piste. Les résidus de récolte de canne entretiennent l’ouverture du sol améliorant de ce fait sa perméabilité et freinant l’érosion. La protection du sol semble plus efficace dans le système de production sans brûlage et pourrait être meilleure si les travaux de préparation du sol étaient réduits.
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