Le sol est comme l’angle mort de notre imaginaire et l’intérêt pour lui est récent dans notre culture. De nombreux travaux scientifiques commencent à se faire jour mais une réflexion d’ensemble le concernant laquelle convoquerait tous les savoirs autres que les sciences de la vie et de la terre est peu courante. Le présent article se propose d’interroger tous les affects et toutes les méditations qu’il suscite id est de voir clair dans le bouillonnement de sensations de sentiments et d’idées qui fermentent tout autour de lui. Nous projetons en effet dans le sol nos désirs nos fantasmes nos angoisses mais en même temps et pas seulement parce qu’il nous nourrit il nous rassure et structure notre pensée. C’est pourquoi une philosophie du sol par opposition aux philosophies du vol qui traduisent une forme de mépris du sol est possible dans une perspective d’abord naturaliste puisque le sol se situe au carrefour de tous les règnes et de tous les éléments. Elle aura pour tâche d’expliciter quelles résonnances peut avoir en nous la vie souterraine que recèle le sol sui generis au regard de la vie aérienne. Parce que le sol est la rencontre des contraires : surface ou profondeur minéral ou vivant nature ou culture sol que nous cultivons ou sol dans lequel nous reposerons notre rapport avec lui est ambivalent , son opacité et sa saleté nous répugnent car elles nous renvoient à la nôtre mais en même temps il représente l’appui fidèle sur lequel nous comptons. D’ailleurs les punitions divines sont souvent des privations du sol. Les questions que posent sa propriété et sa protection deviennent aujourd’hui cruciales. Nous avons enfin des leçons à tirer de la vie de cette peau qu’est le sol pour la vie des hommes : lisière et métissage mutualisme et rapports humains.}
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