En 1881, environ 20 ans après la publication de ‘ De l’origine des espèces ‘ et 6 mois avant sa mort, Charles Darwin, le célèbre naturaliste anglais publie son dernier ouvrage. Succès de librairie aussi considérable que son ouvrage majeuranle dernier livre de Darwin n’en est pas moins caractérisé par un sujet perçu à cette époque comme insignifiant, ce qui a certainement ajouté à son succès. Cet ouvrage traite en effet des vers de terre et s’intitule ‘ La formation de la terre végétale par l’action des vers de terre avec des observations sur leurs habitudes ‘. Ce sujet, pour le moins surprenant de la part de ce gran naturaliste, va pourtant, comme ses autres ouvrages, révolutionner notre perception de la nature et favoriser le développement de disciplines comme la pédologie et la biologie des sols. Dans cet ouvrage, Darwin explique et décrit en détail (mesures à l’appui) comment les vers de terre affectent la pédogenèse et les processus d’altération, la différentiation d’horizons du sol et la formation de la ‘ terre végétale ‘, la fertilité des sols, le cycle global érosion-sédimentation, l’enfouissement des vestiges archéologiques. Cet ouvrage a modifié notre perception des vers de terre. Bien que pendant la période antique, les vers de terre aient été considérés comme des animaux utiles et respectés, ils ont par la suite été plutôt perçus comme des animaux nuisibles qu’il fallait éliminer des champs. Avec Darwin, les vers de terre sont redevenus ‘ les amis de l’homme ‘. Pourtant, au cours du XXe siècle, avec le développement de la chimie, les potentialités des vers de terre vis-à-vis de la fertilité des sols ont été ignorées et il faudra attendre les années 60-70 pour qu’enfin des études leur soient consacrées et leurs rôles reconnus. Ils sont notamment devenus les symboles d’une agriculture propre et durable.
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