Travail collaboratif Jacques Thomas, Charles Gers-Albert, Agnès Gosselin, administrateurs
AFES & Christian Bartneoud, adhérent.
Réalisation : Hervé Payen
Documentaire écrit par Agathe Vannieu et Hervé Payen
Musique Originale : Agathe Vannieu
Images aériennes : Philippe Frutier, photographe aérien et commentateur du film
Région survolée (au sens propre) : les Hauts de France
Région de grande cultures et d’industries agroalimentaires
Origine du film : le Photographe, Philippe, fils d’agriculteur et originaire du Pas de Calais est
photographe aérien. Il survole son département depuis 30 ans. Les évolutions du paysage qu’il a
constatées l’inquiètent et l’interpellent.
Il observe et filme l’importance des coulées de boue et veut comprendre ce qui s’est passé : « Comment en est-on arrivé à détruire le sol ? »
En partant de son étonnement sur les effets de l’érosion hydrique, Philippe, pour comprendre les
raisons des changements qu’il a observés, décide de partir en enquête.
Pendant 3 ans, il rencontre et interroge des acteurs locaux : maire, agriculteurs, maraîchère,
boulangère, animatrice d’un SAGE, représentants d’entreprises, animatrice d’une association locale, naturopathe. Il interroge même un chercheur du Centre d’écologie fonctionnelle, Marc André Sélosse.
Il réussit à faire s’exprimer sur le sol, l’ensemble de ces acteurs, car il leur offre la parole avec curiosité et bienveillance.
Les images aériennes (très belles) permettent d’appréhender les paysages et elles sont appuyées par de magnifiques images extraites du film de Philippe LEBEAUX sur les micro-organismes du sol. Le titre donne du sens aux motivations du photographe. Cependant, la quasi-totalité du film porte sur le sol, ses fonctions et ses services, à travers le prisme des utilisateurs de ce territoire agricole des Hauts de France.
Propos du film
Ce film, teinté de poésie, est tout à la fois un documentaire sur l’agriculture des Hauts de France, une enquête sur les pratiques et les motivations des acteurs rencontrés, une collection de témoignages
d’agriculteurs du même territoire, tous différents, parlant tous du sol, avec leur mots, leur doutes,
leurs envies, et expliquant simplement les systèmes de conduite agricole qu’ils ont choisi, sans les
opposer, sans querelle de chapelle mais avec un but : éviter, à l’avenir, les coulées de boue. Et ce, parce qu’on aura réussi à protéger, restructurer le sol et aussi à respecter sa biodiversité.
Tous conscients des enjeux, à leur manière, ils cherchent des solutions en exprimant leurs avancées et leurs satisfactions.
C’est une approche sensible qui fait appel aux sciences humaines : un instantané de la société des
Hauts de France qui réfléchit au système vertueux à mettre en place tant du côté de l’agriculteur que du politique ou du citoyen : une vraie envie de comprendre le sol, ses fonctions et ses services, avec des mots simples et accessibles (la notion de santé des sols apparaissant à plusieurs reprises). Tous ces acteurs, du maire aux agriculteurs, collectivités et techniciens, parlent du sol et de la nécessité d’en prendre soin.
Au fil des images plusieurs certitudes transparaissent : il faudrait mieux connaître son sol et mieux prendre en compte sa biodiversité, s’efforcer de retrouver un sol sain donc accepter de modifier ses pratiques et prendre des risques.
Mais surtout, sur un territoire, les responsabilités étant collectives, il faudrait réfléchir et travailler ensemble, coopérer. Une autre agriculture, viable, est possible mais elle exige la mobilisation de tous.
Ce qui nous a plu
Le film est remarquable par les images aériennes, par la musique originale choisie, par le discours
simple avec les mots et les hésitations des gens, par les images empruntées à Philippe Lebeaux. Il ose aborder la question des « sols vivants ». On peut aussi apprécier son parti pris de croiser les regards, sans jugement, et sa volonté affirmée de montrer un éventail de solutions, en interrogeant des acteurs de sensibilité différente aux propos complémentaires.
On ressort avec quelques certitudes mais aussi avec des questions quirestent à résoudre, par exemple :
Défauts et intérêts du labour.
Faut-il encore utiliser le glyphosate ?
Comment enclencher et développer les pratiques vertueuses ?
Ce que vous devez savoir
Ce film n’est pas un documentaire scientifique, et même si l’auteur interroge Marc André Sélosse,
chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle, le propos du film n’est pas de faire un panorama de l’état des connaissances scientifiques concernant les sols. Le spectateur est davantage convié à s’interroger sur les motivations de chacun à protéger les sols, en croisant les regards et les logiques d’action.
Notre recommandation
L’AFES recommande de visionner ce film de Philippe Payen « Paysans du ciel à la terre » car il illustre simplement les questionnements, les difficultés, les esquisses de solutions qu’imposent l’enjeu de la conservation des sols aux acteurs de leur gestion.
Ce documentaire montre que le sol peut être un sujet fédérateur à l’opposé de bien des polémiques autour d’enjeux environnementaux.
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