Les enchytréides sont omniprésents et bien plus abondants que les vers de terre dans de nombreux sols. Leur abondance varie de 5 000 à 300 000 individus par mètre carré avec une diversité allant d’une à plus d’une vingtaine d’espèces. Ils sont également tolérants à une plus large gamme de conditions environnementales, ce qui leur permet de vivre dans des habitats « extrêmes » comme par exemple en montagne, où les sols sont sujets au gel, ou dans les sols acides (ex. sols forestiers), que les vers de terre peuvent difficilement supporter. Les enchytréides vivent généralement dans les 5 à 10 premiers centimètres du sol et sont fortement impliqués dans le fonctionnement des sols naturels (dégradation de la matière organique, dynamique de la structure) et dans les réseaux trophiques. Bien que de petite taille, les enchytréides dominent en biomasse dans de nombreux habitats, principalement les milieux riches en matières organiques. Bien moins étudiés que leurs cousins taxonomiques et fonctionnels les vers de terre (10 fois moins d’articles publiés sur les enchytréides que sur les vers de terre dans le WOS), les enchytréides sont pourtant reconnus comme des bioindicateurs de stress chimiques et des effets des pratiques agricoles sur le fonctionnement des agroécosystèmes. Cet article décrypte les similitudes, complémentarités et différences des deux groupes d’annélides du sol et donne des pistes d’étude prometteuses sur les enchytréides.
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