La stratification des matériaux géologiques du plateau des Alluets-Le-Roi (Yvelines) est classique d’un bon nombre de plateaux de la région parisienne : un placage de limons d’une épaisseur de deux mètres repose sur une formation d’argile à meulières de Montmorency qui couronne les sables et grès de Fontainebleau. La formation d’argile à meulières constitue un imperméable discontinu sur lequel peut se former une nappe perchée temporaire. L’objectif de cette étude est de caractériser le fonctionnement hydrodynamique d’une parcelle du plateau et sa relation avec l’évolution pédogénétique du limon carbonaté originel. La localisation dans l’espace et le suivi de la nappe temporaire nous ont permis de comprendre le fonctionnement hydrodynamique du système sol/sous-sol. Une partie importante des précipitations ruisselle et se concentre pour s’infiltrer préférentiellement dans les dépressions topographiques. Au droit de celles-ci se forment les dômes piézométriques de la nappe. Celle-ci s’écoule latéralement vers des exutoires constitués par des chenaux ou fenêtres drainantes au sein de l’argile à meulières, pour aller recharger la nappe sous-jacente des sables de Fontainebleau. L’extension locale de la nappe temporaire est faible : on compte 40 m de distance entre la zone de recharge et l’exutoire. En relation avec les zones d’écoulement préférentiel de l’eau au sein de la couverture pédologique, une différenciation latérale des sols est mise en évidence. Nous observons au niveau des dômes topographiques, la présence d’un LUVISOL dans lequel l’engorgement temporaire laisse des traces d’oxydo-réduction sous forme de taches et de concrétions ferro-manganiques. Par contre, au niveau des dépressions topographiques, correspondant aux zones d’infiltration préférentielle de l’eau, l’évolution pédogénétique est telle que l’on rencontre un LUVISOL-RÉDOXISOL DÉGRADÉ plus ou moins glossique. L’étude géophysique de la parcelle par la méthode électrique (Wenner st, ard) a permis d’obtenir une image quasi-continue de la répartition de la résistivité dans le sol. On constate une bonne analogie entre la résistivité apparente et l’organisation de la couverture pédologique. Ainsi, il est possible de suivre la limite marquée par le contraste de résistivité existant entre l’horizon E éluvié et l’horizon BT illuvié, cette limite étant plus profonde dans les LUVSOLS-RÉDOXISOLS DÉGRADÉS glossiques.
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