Objet récent de recherche, les micro-fermes urbaines sont aujourd’hui en plein essoranportées par un mouvement associatif, citoyen, entrepreneurial et politique relativement important. Ces fermes sont définies par leurs petites surfaces (moins d’1, 5 ha par actif), l’implication de bénévoles et une diversité d’activités. Différentes fonctions sont ainsi associées à ces lieux (éducatives, productions alimentaires, loisirs etc.), faisant de ces micro-fermes urbaines des nouveaux types d’espaces végétalisés en ville susceptibles de fournir de multiples services écosystémiques. Néanmoins, le manque de connaissances actuelles sur le sujet ne permet pas d’appréhender dans le détail l’importance des services rendus. Par ailleurs, l’implication des parties prenantes dans une telle évaluation parait être un enjeu essentiel afin de comprendre les déterminants et facteurs d’influence de ces fermes, les porteurs de projet étant eux-mêmes, par exemple, créateurs de savoirs et de pratiques agronomiques originales en s’adaptant aux contraintes du milieu urbain. L’objectif de cet article est de décrire et de discuter une méthodologie d’étude des services écosystémiques rendus par les micro-fermes urbaines, mise en œuvre dans le cadre du projet SEMOIRS (Evaluation des Services Ecosystémiques rendus par les MicrO-fermes urbaInes et leurs Sols, 2018 – 2020) financé par l’ADEME. Au sein de ce projet, 7 micro-fermes et leurs sols à Paris et en petite couronne ont été étudiés durant deux ans. Ces fermes situées en toiture (3) et de plain-pied (4) sont illustratives de la diversité de cette forme d’agriculture urbaine. Des indicateurs ont été identifiés et sélectionnés pour étudier les différents services : (i) service d’approvisionnement alimentaire (rendement et qualité de la production), (ii) des services de régulation (rétention d’eau, qualité de l’eau de percolation, recyclage de résidus urbains, stockage de carbone dans le sol, fourniture de nutriments), (iii) service de support de biodiversité et (iv) des services culturels (impact sur l’apprentissage, le bien-être, l’esthétique) et paysagers. Trois types de méthodes ont été mobilisés pour acquérir les données : (1) participatives, (2) relevésAndobservations et enquêtes de terrain ainsi que (3) des mesures dites externes (en laboratoire ou à partir de bases de données). Après avoir présenté les indicateurs et méthodes utilisés par service, l’article discute de cette méthodologie et des perspectives pour l’étude de projets en milieu urbain. Cette approche participative couplée à une démarche d’acquisition de données « externes » paraît pertinente et génératrice de savoirs tant sur les services rendus que sur leurs facteurs d’influences.
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