La planification territoriale traduit une vision stratégique d’aménagement en projet de territoire intégrant les enjeux de développement durable. Visant à assurer l’équilibre entre le développement urbain et le bien-être social d’une part et la préservation des espaces naturels agricoles et forestiers d’autre part ce projet structure les paysages oriente des modes de gestion des écosystèmes les composant et impacte les services écosystémiques qu’ils procurent. Parmi ces écosystèmes les agroécosystèmes sont au cœur de nombreux projets de territoire et sont largement concernés par les orientations de gestion pouvant être préconisées dans les documents de planification. Soumis à un double enjeu foncier à la fois d’urbanisation pour le développement et de préservation pour la qualité de l’environnement la gestion des agroécosystèmes et notamment des sols agricoles est reconnue comme un levier majeur pour concilier ce double enjeu. En position d’interface dans les écosystèmes le sol est le lieu d’interactions dépendant de son occupation et de sa gestion d’une part et de ses caractéristiques propres d’autre part. Il contribue à la fourniture d’une large gamme de services écosystémiques (SES – services écosystémiques des sols). Cet article vise à analyser le potentiel de prise en compte des SES agricoles dans la démarche de planification territoriale. A partir d’une évaluation biophysique des SES rendus par les agroécosystèmes prairiaux la prise en compte de ces SES est ensuite illustrée à l’échelle de planification du bassin de vie du Pôle métropolitain de Nantes Saint-Nazaire correspondant au Schéma de Cohérence territoriale (SCoT). Une réflexion est également portée à l’échelle plus locale de l’intercommunalité (PLUM – Plan Local d’Urbanisme Métropolitain de Nantes) et à l’échelle plus large du bassin hydrographique (SAGE – Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau Loire Estuaire). L’ensemble des résultats de cette analyse permet d’évaluer la capacité des sols des agroécosystèmes à fournir des services et de projeter l’évolution de cette capacité en fonction des choix de planification. L’article souligne ainsi l’intérêt d’intégrer les SES agricoles dans le processus de planification territoriale en tant qu’information complémentaire pour arbitrer des choix de planification visant à atteindre l’objectif de développement durable d’un territoire.
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