La biodiversité des sols urbains et péri-urbains, bien qu’elle participe activement au fonctionnement des sols en ville et qu’elle subisse de nombreuses pressions anthropiques, reste encore peu, voire pas, prise en compte dans les plans d’aménagements urbains. Une des raisons de ce manque de considération est le peu de connaissance de cette biodiversité en ville et des paramètres favorisant sa préservation. A l’échelle du territoire, la macrofaune épigée du sol présente des enjeux forts mais les principaux paramètres des sols étudiés en milieu urbain restent souvent limités à la physico-chimie et à la pollution. C’est pourquoi l’objectif de cette étude est d’identifier les paramètres physico-chimiques (pH, taux de matières organiques, taux de calcaires, etc.) mais également les paramètres pédologiques (profondeur de l’horizon de surface, taux en éléments grossiers etc.) et stationnels (type de milieux, couverture végétale, pierrosité, etc.) susceptibles d’influencer les communautés de la macrofaune épigée des sols urbains, dans le cadre de la création d’une trame brune. Pour cela, 15 sites urbains et péri-urbains, ayant des usages différents et représentatifs des principaux usages de sols rencontrés dans les contextes urbains et péri-urbains (forêts, prairies, pelouses, espaces verts, sites agricoles anciennement ou actuellement peu exploités), ont été étudiés au sein de la Métropole du Grand Nancy (France). Leur sélection a également reposé sur une concertation avec les aménageurs territoriaux, de sorte que l’étude puisse également leur apporter des connaissances fines sur les sols et leur biodiversité sur ces milieux à forts enjeux et nourrir les réflexions déjà engagées par chaque collectivité sur ces territoires. Sur chaque site, des mesures de paramètres physico-chimiques des sols couplées à des inventaires de la macrofaune épigée des sols ainsi que des paramètres pédologiques et stationnels ont été réalisés. L’abondance, la richesse taxonomique et la composition taxonomique et fonctionnelle (groupe trophique) ont été étudiées comme paramètres biologiques. Les résultats mettent en exergue que l’abondance de la macrofaune épigée observée semble faible par rapport à d’autres sols forestiers ou agricoles, mais que la richesse taxonomique observée est comparable à ces sols forestiers ou agricoles. L’abondance et la richesse taxonomique ne sont pas significativement différentes entre les sites et sont peu influencées par les paramètres physico-chimiques, pédologiques et stationnels. Par contre, la composition taxonomique et fonctionnelle (groupe trophique) des communautés de la macrofaune épigée est influencée par certains paramètres stationnels (notamment le type de milieu, le couvert végétal et la pierrosité) et pédologiques (profondeur de l’horizon de surface), mais peu influencée par les paramètres physico-chimiques. Ces résultats montrent que l’étude de la composition des communautés taxonomique et fonctionnelle est un des outils à favoriser dans la création et l’étude de l’efficacité d’une trame brune. L’étude souligne également l’importance de considérer des milieux différents, avec des micro-habitats variés (pierrosité et couverts végétaux différents notamment), dans la création d’une trame brune, car cette diversité de milieux favorise une diversité d’espèces au sein et entre les communautés.
Parce que l’AFES est une association, et ne peut agir que grâce au soutien de ses membres. Si vous appréciez ce que nous faisons, n'hésitez pas à faire un don ou à rejoindre le réseau de nos adhérent·es.