Une première estimation du stock de carbone organique des sols du Bénin est faite à l’aide d’une base de données constituée à partir de la carte pédologique à l’échelle du 1/200 000 et d’une collection de résultats d’analyses réalisées au moment de l’établissement de la carte durant les années 1960-1970. Le Bénin qui s`étend en Afrique de l’Ouest de 6° à 12° de latitude nord appartient dans sa quasi-totalité au domaine des savanes soudano-guinéennes. La couverture pédologique est à dominante de sols classés sols ferrugineux tropicaux suivant le système français CPCS (1967). Elle comporte aussi des sols ferrallitiques. Les différents équivalents Légende FAOUNESCO (1990) de ces sols qui sont les Luvisols Alisols Lixisols et Acrisols ont été recherchés en prenant comme critères la capacité d’échange de l’argile et le taux de saturation à 1 m de profondeur (horizons B) dont les valeurs ont été extraites de la base de données. Les stocks exprimés en kg de carbone par mètre carré ont été calculés pour des épaisseurs de 0-20 0-50 et 0-100 cm à partir des taux pondéraux en prenant une même densité moyenne de 1, 3 pour tous les types de sols et pour toutes les profondeurs. Les valeurs médianes ont été déterminées pour toutes les unités de la carte et pour des regroupements d’unités correspondant à des Groupes de la classification CPSC des Grans Groupes de la Légende FAO-UNESCO ou encore à des subdivisions de ces Groupes et Grans Groupes faites d’après la texture des horizons de surface (taux d’argile de la couche 0-20 cm). On montre que pour les sols dominants c’est à dire pour tout ce qui n`est pas Vertisol Sol Brun eutrophe ou sol hydromorphe le stock de carbone est toujours dans une même fourchette de valeurs quel que soit l’ensemble ou le sous ensemble taxonomique CPCS ou FAO considéré. Le stock de carbone moyen est de 2, 2 kg/m2 entre 0 et 20 cm de 3, 5 kg/m2 entre 0-50 cm et de 4, 5 kg/m2 C entre 0-100 cm de profondeur. Les coefficients de variation sont toujours élevés et atteignent 50 %. Ainsi cette variabilité masque en grane partie l’effet des différences dans la nature du sol. Les valeurs obtenues doivent alors être vues plus comme des paramètres caractérisant un environnement bioclimatique que comme des stocks liés à un type de sol. Au travers de la variabilité les résultats donnent une première indication chiffrée des stocks de carbone des sols sous savanes de l’Afrique de l’Ouest. Ces stocks apparaissent toujours nettement inférieurs à ceux qui sont généralement attribués aux sols de ces régions. Ils ne représentent que la moitié du stock de carbone des sols sous forêts tropicales humides.
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