Le Brésil étant le premier producteur mondial de canne à sucre, un changement dans le mode de gestion des résidus de cette culture pourrait avoir des effets notables sur la teneur en carbone (C) de l’atmosphère. Dans une plantation de canne à sucre de longue durée (50 ans) installée sur un sol ferrallitique argileux du sud du BrésilAndon compare la teneur en C du sol total et de ses fractions granulométriques (après dispersion) et la stabilité structurale (résistance à l’éclatement) des couches superficielles (0-5 et 5-10 cm) sous deux traitements : l’un comportant une récolte manuelle précédée d’un brûlis des résidus (CB, canne brûlée), l’autre une récolte mécanisée avec paillis des résidus depuis 6 ans (CNB, canne non brûlée). La teneur en C total du sol est plus élevée en CNB qu’en CB, significativement à 0-5 cm (25, 2 vs. 21, 0 g C.kg-1) mais pas à 5-10 cm (22, 3 vs. 20, 5 g C.kg-1), la différence est également significative à 0-10 cm (23, 7 vs. 20, 7 g.kg-1). Cette différence correspond à un stockage de C en CNB s’élevant à 0, 65 t C.ha-1.an-1 à 0-10 cm de profondeuranreprésentant 13 % du C apporté par les résidus aériens de la canne à sucre. Par rapport à CB, le surplus de C en CNB est principalement associé à la fraction argileuse (0-2 µm). Le taux de macroagrégats stables (> 200 µm) est également plus élevé en CNB qu’en CB à 0-5 et 5-10 cm de profondeur (p < 0, 01), il est corrélé avec les contenus en C du sol total (r = 0, 71, p < 0, 01), de la fraction 0-2 µm (r = 0, 73) et de la fraction hydrosoluble (r = 0, 84). On fait l’hypothèse que la forte population de vers de terre en CNB aurait un rôle important dans l’enfouissement et la décomposition des résidus paillés, et déterminerait l’enrichissement de la fraction argileuse en C et l’accroissement de la stabilité structurale.
Parce que l’AFES est une association, et ne peut agir que grâce au soutien de ses membres. Si vous appréciez ce que nous faisons, n'hésitez pas à faire un don ou à rejoindre le réseau de nos adhérent·es.