Les sols cultivés sont sous l’influence du travail mécanique du sol et des pollutions métalliques diffuses d’origine anthropique provenant des dépà´ts atmosphériques et des intrants agricoles. Les communautés de microarthropodes (collemboles et acariens oribates, gamasides et actinédides), vivant dans les horizons de surface, jouent un rà´le essentiel sur le fonctionnement du sol. Ce travail vise à évaluer l’influence de certaines pratiques agricoles, des caractéristiques physico-chimiques et des contaminations métalliques sur la structure et la richesse spécifique des communautés de microarthropodes. Les principaux types de sols agricoles, représentatifs des activités agricoles courantes de la région Midi-Pyrénées, et les microarthropodes associés ont été échantillonnés. Les paramètres physico-chimiques et les concentrations totales de métaux traces (CranNi, Cu, Zn, Cd et Pb) dans les sols et les microarthropodes ont été déterminés, ainsi que la fraction de métaux labiles à l’aide d’extractions séquentielles et d’extractions chimiques à l’EDTA. Les résultats indiquent que l’occupation des sols influence la diversité et l’abondance des microarthropodes. En effet, les sols de cultures céréalières présentent une plus faible abondance et diversité de microarthropodes que les sols prairiaux, viticoles ou sous vergers. Par aillleurs, une corrélation positive et significative a été mise en évidence entre les teneurs en carbone organique total et en azote total du sol et l’abondance des microarthropodes. Au contraire, acariens et collemboles ne sont pas impactés par les concentrations en métaux traces relevées dans les sols agricoles. La capacité de bioaccumulation des métaux chez les microarthropodes est principalement liée aux niveaux trophiques, les acariens gamasides et actinédides (prédateurs) accumulant plus que les collemboles et les acariens oribates (détritivores). Enfin, l’accumulation des métaux, en partie régulée par leur disponibilité dans le sol, est également dépendante de leur affinité et toxicité pour les microarthropodes, notamment pour les groupes de détritivores. Par conséquent, les communautés de microarthropodes, et en particulier les populations de collemboles, sont d’intéràªt, de par leur capacité de bioaccumulation, pour évaluer les teneurs en métaux traces dans les sols agricoles et peuvent servir de bioindicateur d’impact des perturbations du sol liées au travail du sol et aux pratiques agricoles.
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