L’étude menée dans le Pays d’Auge (Basse-Normandie) a été consacrée à la construction d’un questionnement sur l’impact des perceptions et des représentations individuelles des sols sur les pratiques agricoles. Il s’agissait de s’interroger sur l’influence des modes de représentation des terres locales sur la conduite actuelle d’un système extensif d’agriculture herbagère. Pour cela, deux actions ont été engagées conjointement : un travail d’enquête auprès d’une vingtaine d’agriculteurs afin de comprendre les logiques de perception/représentation des sols et l’élaboration d’une base de données des sols dans le but de poser une expertise objectivée de la qualité des terres. Les premiers résultats montrent que les perceptions relèvent de moments privilégiés d’observation des sols liés aux différentes opérations techniques conduites par les agriculteurs. Le terme de ‘ terre ‘ témoigne de l’absence d’une représentation verticale des couvertures pédologiques. Plus généralement, la confrontation des champs lexicaux relatifs aux sols avec les données analytiques soulignent des mécanismes de perception et de représentation faisant rarement référence aux propriétés des sols et à la notion de fertilité. L’impact des représentations sur la gestion spatiale du système de production à l’échelle de l’exploitation agricole est fonction du mode d’occupation du sol (prairie ou culture) et du niveau de formation des agriculteurs. Les premiers résultats laissent entrevoir la complexité des relations perceptions/représentations – pratiques agricoles – système de production. Actuellement, de nouveaux travaux visent à approfondir ces relations dans des systèmes agricoles plus intensifs et plus céréaliers.
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