Depuis plusieurs décennies les micro-organismes du sol ont été identifiés comme des acteurs majeurs du fonctionnement des sols et certaines variables microbiennes (abondance diversité et activités) sont utilisées pour évaluer la qualité biologique des sols. Plus particulièrement les activités enzymatiques d’origine microbienne impliquées dans la minéralisation des matières organiques des sols suscitent un fort intérêt néanmoinsréférentiel n’existe actuellement afin de les utiliser comme des indicateurs prédictifs des fonctions inhérentes à la fertilité des sols agricoles. Dans ce contexte nous avons mesuré six activités enzymatiques (protéases arginine- et leucine- aminopeptidases β-glucosidases phosphatases acides arylsulfatases) impliquées dans la décomposition / minéralisation des matières organiques du sol ainsi que la biomasse microbienne sur six dispositifs expérimentaux situés dans différents contextes pédoclimatiques français et belges. Les résultats obtenus confirment que la gamme de valeurs d’activités enzymatiques et de biomasse microbienne mesurées pour différents types de sols est très large. Ainsi les moyennes par dispositif des activités enzymatiques (exprimées par gramme de sol) varient d’un facteur compris entre 2, 7 (pour les protéases) et 9, 7 (pour les arylsulfatases). Concernant le carbone de la biomasse microbienne les moyennes par dispositif varient de 159 à 488 μg C g-1 sol. Nos résultats montrent que cette biomasse microbienne exprimée comme une fraction du carbone organique du sol varie de 1, 5 à 3, 1 %. Cette variabilité des activités enzymatiques et de la biomasse microbienne en fonction des sites apparaît fortement liée aux différences de caractéristiques physico-chimiques des sols et certainement au mode d’occupation des sols. Notamment les variables microbiennes mesurées sont toutes significativement corrélées certaines positivement (protéases arginine- et leucine- aminopeptidases β-glucosidases biomasse microbienne) d’autres négativement (phosphatases acides arylsulfatases) à la teneur en argile du sol. Nos résultats confirment ainsi la nécessité de disposer pour chaque type de sol d’un référentiel de valeurs d’activités enzymatiques et de biomasse microbienne avant d’envisager le développement d’indicateurs de fertilité des sols basés sur ces métriques.
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