Caractérisation par capteurs du stress hydrique des cultures selon une approche intégrée sol-plante-microclimat Conséquences sur la stratégie d’irrigation
H. Mussard, L. Brialix, Y. Barraud-Roussel et P. Cannavo
Résumé
La gestion de l’irrigation est un secteur clé pour la filière agricole. Les méthodes de gestion ne sont plus assez efficientes par rapport aux contraintes climatiques, sociales et économiques et cela se ressent de plus en plus en été. Le marché actuel de la gestion de l’irrigation propose peu de solutions de pilotage par capteurs et ceux-ci ne rendent pas compte du stress hydrique en temps réel ressenti par les cultures. De plus, un seul compartiment (sol, plante ou micro- climat) est souvent instrumenté, ce qui peut être insuffisant pour caractériser le stress hydrique et décider de quand et combien irriguer. Cet article a pour objectif principal de caractériser par différentes méthodes le stress hydrique de la culture du fraisier (Fragaria x ananassa). Pour ce faire, la culture des fraisiers a été soumise à 3 régimes d’irrigation (basés sur le pourcentage de remplissage du réservoir utilisable: H100 % (confort hydrique), H50 % (stress modéré), H25 % (stress fort)). Des capteurs sans fil et connectés permettant de suivre l’humidité du sol et le micro-climat ont été installés dans chaque parcelle. Les résultats montrent que les capteurs ont pu détecter les périodes de stress hydrique des fraisiers. Sans affecter la biomasse aérienne et racinaire, le stress hydrique s’est manifesté au niveau des rendements, et des 3 indicateurs suivis durant l’essai: l’humidité volumique du sol, l’évapotranspiration potentielle et le Crop Water Stress Index (CWSI). Une stratégie d’irrigation pluri-composantes basée sur l’agrégation de ces 3 indicateurs permettrait de mieux piloter l’irrigation et de réaliser des économies d’eau substantielles.
Mots-clés
Transpiration, eau, réservoir utilisable, stress hydrique, CWSI, indicateurs, fraisier.