Henri LAGATU
Introduction
Lagatu, prof. de Chimie Agri. à l’Ecole d’Agri. de Montpellier a oeuvré pour notre discipline : premières cartes pédo-agronomiques, premières lames minces de sol, premiers triangles de texture, invention du diagnostique foliaire.
Biographie
Henri Lagatu est né en Bretagne, dans le Finistère, au Pontou, le 11 juin 1862. Après une vie bien remplie, il est mort à Montpellier, le 31 janvier 1942. Il obtient, à Bordeaux, une licence de Sciences physiques et mathématiques. Il entre tardivement à l’Institut national agronomique (1888). En 1891, il emporte brillamment, à Paris, le concours ouvert pour la chaire de Chimie agricole de l’Ecole nationale d’agriculture de Montpellier (aujourd’hui Montpellier SupAgro). Il se révèle un enseignant extrêmement brillant. Comme chercheur son activité est considérable et concrétisée par une liste de publication importante.
On distingue trois périodes : De 1891 à 1904, il s’intéresse à l’étude des terroirs. Il publie de nombreuses notes sur la nature des terres de l’Hérault et apparaît comme le fondateur français de la cartographie des sols. Il relance un laboratoire d’analyses et publie avec son préparateur un « Guide pratique pour l’analyse des terres ».
En 1900, avec Auguste Delage, professeur à la faculté des Sciences de Montpellier, il met au point une technique pour durcir les sols et constituer des lames minces observables sous le microscope. Pour ces travaux, Lagatu reçoit trois récompenses dont deux médailles d’or à l’Exposition universelle de 1900. Les années 1904 et 1905 représentent une période charnière pendant laquelle il se passionne pour l’étude minéralogique du sol. Il rédige de nombreux Comptes rendus pour l’Académie des sciences. Il croit pouvoir affirmer que la terre est seulement de la roche pulvérisée sans altération chimique. Il est sévèrement contré par Lucien Cayeux et doit abandonner ses recherches en dépit du fait qu’il avait partiellement raison (l’altération reste limitée dans beaucoup de sols où on peut retrouver des fragments de minéraux primaires).
Ultérieurement, il étudie la fertilisation et s’illustre, avec L. Maume en mettant au point le ” diagnostic foliaire ” méthode qui compare les réserves en minéraux du sol et de la plante. En retraite depuis 1929, il publie sur cette question jusqu’en 1937.
Esprit ouvert, il avait soigné les blessés pendant la grande guerre, écrit le livret d’un opéra « Franceze de Cézelly », donné des conférences en France, en Belgique, en Argentine et en Uruguay. Il était inscrit à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Bien implanté dans les sociétés savantes de Montpellier, il a été nommé membre non résident de l’Académie d’agriculture, le 7 février 1934 et membre correspondant de l’Académie des sciences, le 29 décembre 1930. Il était officier du Mérite agricole et officier de la Légion d’Honneur.
La ville de Montpellier a reconnu les mérites de cet homme et son nom a été donné à une rue. Malheureusement, on a écrit « Lagattu » avec deux « tt » et la municipalité ne veut pas changer !
Jean-Paul Legros