Des propriétés des sols aux indicateurs de la qualité des sols, en appui aux politiques publiques et en réponse aux besoins de la société

Résumé :

Les sols assurent de multiples services écosystémiques. Leur faible vitesse de formation en fait une ressource non renouvelable à  l’échelle humaine. A l’interface entre géosphère et atmosphère, essentiels pour l’hydrosphère et la biosphère, à  la fois écosystèmes et compartiments d’autres écosystèmes, les sols sont indispensables à  la vie mais fragiles et exposés à  de nombreuses pressions (érosion, pollutions, salinisation, tassement, imperméabilisation). A l’échelle globale, 13 % de l’ensemble des sols sont déjà  dégradés et, en absence d’actions, plus de 90 % pourraient l’être d’ici 2050. La prise de conscience de cette dégradation a amené différentes instances internationales, européennes, nationales et territoriales à  mettre à  leur agenda la connaissance, la protection et la restauration des sols. Des indicateurs de qualité, de fonctions, de services, de vulnérabilité et/ou de pressions sont nécessaires pour la mise en oeuvre, le pilotage et l’évaluation des politiques publiques de gestion durable des sols et des services écosystémiques associés. Si de nombreux indicateurs ont déjà  été proposés, peu d’études ont discuté de leur pertinence et de leur déclinaison opérationnelle selon l’échelle et le contexte d’usage. Le GIS Sol s’est emparé de cette question en 2020, et ambitionne de croiser les besoins prioritaires des politiques publiques avec une analyse des indicateurs de qualité des sols proposés dans la littérature scientifique, pour identifier les lacunes et évaluer les possibilités de déclinaison opérationnelle (accessibilité des données et méthodes, modèles, variabilité liée à  la qualité caractérisée vs variabilité résiduelle, etc.). Cet article présente un état des lieux des besoins et des démarches envisagées puis dresse des perspectives de travail sur ce champ pour le GIS Sol.