La biodiversité du sol représenterait environ un quart des espèces de la planète. Elle est menacée, et bien qu’indispensable aux activités humaines, elle est encore fortement méconnue et peu considérée. Le Réseau de Mesures de la Qualité des Sols (RMQS) joue un rôle notable pour lever ces zones d’ombre, par ses programmes sur les microorganismes du sol, la méso et macrofaune du sol, la flore des prairies, les truffes et plus récemment les activités enzymatiques. Ces programmes de recherche ont permis d’approfondir notre connaissance de la biogéographie des taxons, du lien avec l’usage du sol et les pratiques agricoles et d’identifier des bioindicateurs de la qualité du sol. Les premières cartes de distribution des phyla de bactéries à l’échelle nationale et de la faune du sol à l’échelle régionale (en Bretagne) ont été mises au point. Pour la truffe blanche, trois nouvelles zones de présence ont été identifiées en France. Les habitats des bactéries ont été également décrits pour la première fois. L’effet de l’usage du sol sur la biodiversité du sol a été mis en évidence (notamment sur la présence des phyla, de la biomasse et les réseaux d’interactions bactériens, sur l’abondance en faune du sol) ainsi que celui des pratiques agricoles (la gestion et la fertilisation des parcelles agricoles sur la faune du sol et le pâturage et le fauchage sur la flore prairiale). Un bioindicateur synthétique de l’effet des pratiques agricoles sur la biodiversité a été construit. Malgré ces résultats encourageants, la connaissance de la biodiversité du sol en est encore à ses balbutiements. Si la phase de test du RMQS-Biodiversité se révèle concluante, le RMQS pourrait combler ce manque de connaissances en devenant le support d’une surveillance à long terme de la biodiversité du sol.
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