Limiter la dégradation des sols dans l’objectif d’un développement agricole durable nécessite de comprendre comment les agriculteurs conçoivent et caractérisent les sols de leurs exploitations. Une enquête a été menée auprès d’agriculteurs afin de saisir à partir de leurs discours leurs conceptions des sols. Cette enquête a pris la forme d’entretiens collectifs réalisés en Vendée auprès d’agriculteurs rassemblés selon leur mode de production dans trois groupes différents : en agriculture de conservation en agriculture biologique ou en agriculture conventionnelle. Les résultats montrent que selon leurs préoccupations pratiques les agriculteurs des trois groupes ne s’intéressent pas aux mêmes aspects du sol. Les agriculteurs en agriculture de conservation des sols (ACS) se différencient ainsi le plus fortement des agriculteurs en agriculture biologique (AB) dans la façon dont ils disent mobiliser la diversité de leurs sens pour caractériser les sols et dans leur manière d’appréhender le sol comme une entité autonome ayant sa propre logique de fonctionnement. En revanche ces types d’agriculteur en ACS et en AB sont proches dans la place centrale qu’ils accordent à la matière organique dans leur mode de production. Ils se retrouvent de même dans leur critique des outils techniques et connaissances agronomiques classiques qui ne sont plus pertinents pour leurs pratiques. Les agriculteurs en agriculture conventionnelle (AL) qui eux pratiquent toujours le labour présentent une richesse d’appréhension des caractéristiques du sol intermédiaire à celle des deux types précédents.
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