Une classification des bassins versants en fonction de leur sensibilité aux produits phytosanitaires a été réalisée en 2002 pour les 8300 km du territoire alsacien. Son objectif était de hiérarchiser les zones prioritaires pour optimiser le plan de surveillance de la qualité des eaux et la mise en place de programmes d’actions visant à réduire les pollutions des eaux superficielles et souterraines. L’étude est inspirée en partie de la méthodologie de diagnostic régional proposée par le CORPEN (Comité d’Orientation pour des Pratiques agricoles Respectueuses de l’ENvironnement). Elle repose sur l’élaboration d’un modèle spécifique d’organisation des connaissances concernant la circulation de l’eau et le transfert des produits phytosanitaires, fondé sur l’identification et la compréhension des facteurs qui les commandent. Ce modèle prend en compte des processus jugés pertinents dans le contexte régional. Le travail a porté sur l’analyse de la sensibilité des eaux de surfaces et des eaux souterraines par bassin versant, déterminée à partir de la vulnérabilité (prise au sens d’une aptitude d’une ressource en eau à être atteinte par une pollution) modulée par les phénomènes de dilution potentielle de la pollution par les masses d’eau. L’analyse s’est appuyée sur l’utilisation d’un système d’information géographique et a été rendue possible grâce à l’existence des différentes couches de données spatialisées descriptives du milieu, en particulier la base de données régionale sur les sols d’Alsace constituée dans le cadre du programme national Inventaire Gestion et Conservation des Sols (IGCS) piloté par le Ministère de l’agriculture et l’INRA. Pour la mise en œuvre de cette méthode, la principale limite rencontrée a néanmoins été la disponibilité des données nécessaires à l’analyse. L’analyse a permis la classification des bassins versants. La validation des résultats obtenus est partielle, et la démarche reste soumise à une analyse critique. Ce travail constitue la première étape d’une analyse du risque potentiel de contamination des eaux, qui nécessiterait de disposer d’une connaissance des pratiques relatives à l’usage des produits phytosanitaires. Elle constitue néanmoins d’ores et déjà une incitation à l’action aux échelles locales.
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