Les sols ont un rôle régulateur évident sur les flux d’eau au travers de leurs propriétés hydrodynamiques qui agissent sur les processus d’infiltration de stockage et de ruissellement. Ces propriétés influencent également la qualité de l’eau puisque les échanges aux interfaces sont conditionnés par les temps de transfert. La gestion de l’eau dans les sols a longtemps été la préoccupation de la production agricole tant pour limiter les excès d’eau (drainage) que pour palier les insuffisances climatiques (irrigation). Les nouveaux objectifs environnementaux impliquent une réactualisation des connaissances sur les propriétés physiques des sols notamment avec la prise en compte de leur variabilité spatiale aux différentes échelles. Le présent article se focalise sur les verrous actuels et propose plusieurs champs d’étude en relation avec les nouveaux moyens de mesure désormais à notre disposition. Aux échelles détaillées il est nécessaire de développer une approche tridimensionnelle de la porosité et des flux hydriques ainsi qu’une meilleure connaissance de l’influence de la nature et de l’histoire des matériaux sur les propriétés physiques. Aux plus larges échelles la question demeure celle de la généralisation spatiale de mesures ponctuelles et coûteuses. Différentes pistes sont examinées : les méthodes géophysiques non destructives les fonctions de pédotransfert établies sur des bases déterministes et les nouvelles méthodes de spatialisation numérique combinant des données ponctuelles avec des mesures spatiales et exhaustives. Enfin une gestion des risques de dégradation est proposée face aux menaces qui pèsent sur les propriétés physiques des sols: tout d’abord par une intégration du suivi de ces propriétés dans les systèmes de surveillance des sols à long terme ensuite par une utilisation accrue des outils de gestion de la politique agricole commune pour orienter les pratiques agricoles enfin par le développement d’une modélisation capable d’intégrer des connaissances ‘ incertaines ‘ et peu nombreuses dans la gestion des flux d’eau aux différentes échelles d’espace et de temps. Ces orientations devraient apporter une aide aux acteurs et gestionnaires des territoires qui se trouvent confrontés à la complexité de la diversité et de la variabilité spatiale des sols.
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