Une étude de la gestion des peuplements de nématodes par le fonctionnement biologique des sols a été entreprise dans les systèmes de culture soudano-sahéliens au Sénégal. Les parcelles cultivées, de jachères et de forêt, qui ont servi de support à cette étude, sont situées dans la région de Thyssé-Kaymor et dans celle de Kolda, de part et d’autre de la Gambie. Dans les jachères d’âges croissants, la diversité du peuplement et l’abondance des nématodes augmentent régulièrement. La mise en culture des parcelles de jachère provoque des changements très rapide, qui conduisent à la disparition de H. dihystera. Sur le sol cultivé, la présence du peuplement peu diversifié de nématodes a entraîné une diminution de développement du mil par rapport à une culture sur sol cultivé non infesté. L’inverse se produit sur sol de jachère, grâce à la présence d’un système racinaire plus développe, en présence d’un peuplement de nématode diversifié. En ce qui concerne les principaux groupements végétaux de la jachère et les états de surface, des expériences en pots montrent que Combretum constitue la situation la plus favorable au développement du mil, alors que Guiera offre la situation la moins favorable. En ce qui concerne les organismes antagonistes, Pasteuria est largement rependu, mais il ne s’agit pas de l’espèce P. penetrans. La mychorhization est peu développée et les potentiels infectieux mycorhizogènes sont faibles. Triumfetta pendrata, Cassia obsutifolia et Spermacoce stachydea sont les plantes les plus mycorhizées. Pour les facteurs abiotiques, il semble que des différences significatives dans les teneurs en magnésium ou en calcium correspondent à des différences significatives des les proportions de Helicotylenchus dihystera, Scutellonema cavenessi et Tylenchorhynchus gladiolatus. Les résultats obtenus montrent que, pour les nématodes phytoparasites, dans la zone soudano-sahélienne, un accroissement du potentiel théorique d’infestation par une multiplication des espèces, conduit à atténuer leur effet pathogène. Certain facteurs biotiques (peuplement végétal) et abiotiques (teneur en base échangeables) sont donc susceptibles d’être manipulés pour modifier la structure spécifique du peuplement de nématodes et atténuer leur effet pathogène.
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