Dans l’Etat du Paraná des ‘ Latossolos Roxo ‘ (Oxisols) ont été mis en culture depuis environ 35 ans. Ces sols présentent actuellement des problèmes de dégradation principalement liés à leur tassement et à la disparition d’une partie de leur macroporosité. L’objectif de cet article est de discuter de l’évolution des sols sous l’influence de pratiques culturales dans une perspective de gestion à long terme de leur fertilité. Une étude de longue durée a été menée à l’OCEPAR (Organisation des Coopératives du Paraná) sur l’évolution simultanée des sols et des rendements des cultures. Des profils culturaux ont été effectués et des échantillons non remaniés prélevés après semis direct et labour à la charrue à soc. Une comparaison a été faite entre les propriétés physiques (rétention d’eau gonflement-retrait) et physico- chimiques des sols sous forêt et cultivés. Les sols sous forêt présentent une structure microagrégée typique des sols ferrallitiques (latosols) développés sur basaltes (>70 % d’argile). Dans ce type de sol le degré d’altération des constituants minéraux et leur environnement géochimique sont des éléments fondamentaux à prendre en compte pour comprendre et prévoir leur stabilité physique. Lorsque le pH est acide (Cascavel) et le complexe d’échange largement désaturé les forces de cohésion entre les constituants très fins (argiles oxydes et matières organiques) permettent d’assurer la stabilité physique du sol. Le labour se révèle alors une technique relativement dangereuse car il tend à rompre de façon durable la structure microagrégée des sols en revanche la pratique du semis direct semble être une technique de conservation bien adaptée aux sols acides. Lorsque le pH tend vers la neutralité comme à Palotina l’absence de forces de cohésion entre les constituants (argiles oxydes et matières organiques) ne contribue plus à assurer une certaine stabilité physique au sol. Les conclusions établies pour Cascavel ne paraissent plus appropriées pour Palotina car le sol présente du fait de sa constitution et de son environnement géochimique un comportement potentiellement instable. Il est conclu que la technique de semis direct est alors moins bien adaptée que le labour à la charrue au maintien d’un espace poral favorable au développement des plantes. Au total il apparaît que dans les régions tropicales la maîtrise des techniques culturales nécessite de connaître un ensemble de caractéristiques propres aux sols et une gestion adaptée à chaque type de milieu.
Parce que l’AFES est une association, et ne peut agir que grâce au soutien de ses membres. Si vous appréciez ce que nous faisons, n'hésitez pas à faire un don ou à rejoindre le réseau de nos adhérent·es.