suivant les zones. Les caractéristiques du sol sont souvent invoquées pour expliquer ce phénomène mais sans que cela soit clairement établi. Par ailleurs on s’interroge de plus en plus fréquemment sur le rôle de l’irrigation. L’objectif de l’étude était par conséquent de mieux comprendre comment et dans quelles conditions les caractéristiques du sol et l’irrigation peuvent effectivement être responsables. L’étude a concerné trois sols localisée au droit de piézomètres dont les enregistrements sont représentatifs des trois principaux types de fluctuations caractéristiques de cette nappe libre (Trancrainville Villamblain et Batilly-en-Gâtinais). La teneur en eau des sols et la hauteur des pluies ont été mesurées au pas de temps horaire mais seules les moyennes au pas de temps hebdomadaire ont été discutées. L’infiltration efficace a été calculée par la méthode du bilan hydrique et comparée aux variations de niveau piézométrique. Les résultats mettent en évidence que la capacité de stockage en eau potentielle des sols est différentes entre les trois sites. En effet si le stock d’eau accessible aux plantes est utilisé à l’issue de la période de végétation les sols peuvent induire par leur capacité de stockage potentielle très variable (117 mm à Trancrainville 221 mm à Villamblain et 162 mm à Batilly-en-Gâtinais) d’importantes différences d’infiltration efficace. Or pour l’année considérée les différences de capacité de stockage n’ont que peu d’influence en raison des premières pluies d’automne et de l’irrigation des précédents culturaux. Au 31 octobre la capacité de stockage des sols est peu différente entre les trois sites (40 à 60 mm). Compte-tenu de l’imprécision sur la lame d’eau évaporée durant la période considérée l’infiltration efficace calculée avec k = 1 0, 8 et 0, 6 (évaporation = k x ETP) varie selon k de 149 à 204 mm à Trancrainville de 188 à 259 à Villamblain et de 225 à 298 mm à Batilly-en-Gâtinais. En l’absence de différence importante de capacité de stockage en eau les variations d’infiltration efficace durant la période étudiée s’expliquent essentiellement par des variations de hauteur des pluies entre les trois sites. Ces dernières variations sont d’ailleurs supérieures à celles généralement considérées en Beauce pour cette même période. Quant à l’amplitude des fluctuations piézométriques attribuable à l’infiltration efficace (1, 50 m à Trancrainville 2, 05 m à Villamblain et 2, 70 m à Batilly-en-Gâtinais) elle s’expliquerait essentiellement par la variabilité de hauteur des pluies et secondairement par des différences de porosité efficace et de temps moyen de transfert dans la zone non saturée les apports latéraux étant vraisemblablement proches entre les trois sites. De façon plus générale les résultats obtenus indiquent que la nature du précédent cultural en particulier les pratiques d’irrigation influenceraient plus l’infiltration efficace durant l’hiver et le printemps que ne l’influence la culture en place durant cette même période. Enfin il apparaît qu’une meilleure maîtrise des entrées dans un modèle de fonctionnement de la nappe de Beauce nécessite une meilleure prise en compte que par le passé des caractéristiques des sols des pratiques d’irrigation et de la variabilité des hauteurs des pluies.
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