Entre 1600 et 1840 de grands savants ont exploré les problèmes de la fertilisation. Leurs successeurs ont construit un des chapitres les plus efficaces de l’Agronomie. L’histoire permet une hiérarchisation des problèmes qui leur avait souvent échappé. Les terres de France étaient épuisées à la fin du XVIII ème siècle, par une très longue exploitation par une population très supérieure en nombre à celles des pays voisins. La dégradation de l’humus, le blocage du phosphore et du potassiumandainsi que les pertes d’azote, en étaient les manifestations majeures. La Révolution de 1789 a supprimé de nombreuses contraintes : elle a permis la culture des légumineuses fourragères et des plantes sarclées qui ont stoppé la baisse des rendements et entraîné quelques progrès très limités durant le XIX ème siècle lequel a connu par ailleurs une quête effrénée de fertilisants, sans résultats appréciables au niveau national. Localement, des succès remarquables ont pu être enregistrés. L’apport du phosphore, grâce à des ressources minérales extérieures, a permis de surmonter cette contrainte majeure. Les rendements moyens en blé sont passés de 10 à 20 quintaux/ ha. Mais alors, la contrainte de l’azote minéral s’est manifestée car en année moyenne, la minéralisation de l’azote organique plafonne à ce niveau. A partir de 1945 les engrais azotés ont, à leur touranprovoqué l’essor prodigieux des rendements : celui du blé d’hiver a triplé en trente ans. D’autres éléments, au premier rang desquels le potassiumandinterviennent pour nuancer ce schéma simplifié. La nature très variée des terres, les disparités climatiques, les niveaux de formation des hommes interviennent eux aussi dans l’histoire complexe de la fertilisation, en France, depuis quatre siècles.
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